Bienvenue dans cette 4è édition de ma lettre “Un Temps pour Soi”. Une lettre garantie sans intelligence artificielle. Merci d’être là. Merci de me lire. Si vous appréciez cette lecture, n’hésitez pas à cliquer sur le ❤ ou à laisser un commentaire.
On tisse notre vie comme on écrit. Avec le cœur au bord des doigts. Les fils se croisent et s’entrecroisent. Les liens se font et se défont. Avec nos choix. Avec notre voix. Avec nos mots à fleur de toile.
Voyage au cœur des mots ❤
Si les mots portent notre mémoire, ils ont aussi leur propre mémoire dont l’étymologie témoigne. Plonger dans l’étymologie, c’est s’immerger dans les profondeurs du mot. Observer le sens et voir toute l’immensité de ces lettres associées.
Le mot “texte”, par exemple, voit son origine dans le verbe latin “texere” qui signifie ni plus ni moins que tisser. Texte, texture, textile sont donc frères de sens, frères ju-mots, si vous m’autorisez ce jeu de mots.
Intéressant, non? Car, quoi de plus vrai au final: un texte n’est-il pas un tissage de mots? Un tissu que nous brodons parfois dans l’urgence comme un cri déchirant? Une toile que nous créons parfois avec un soin infini? Nous en choisissons chaque couleur, chaque nuance, chaque détail. Chaque mot. Nous les assemblons. Nous créons. Défaisons. Corrigeons. Et donnons à lire et à entendre un message qui n’est ni plus ni moins qu’une part de nous.
Tisser, un verbe 100% humain 🧵
Si nous écrivons en tissant nos textes de nos mots, nous existons en tissant nos vies de fils invisibles:
🔗le lien à nous-mêmes d’abord, à nos émotions, à notre intériorité, à nos ressources intérieures
🔗le lien aux autres, cette reliance à autrui faite de discussions, de partages, de connexions intellectuelles et physiques
🔗le lien à la nature.
Tisser ce lien à soi, c’est accepter d’explorer ses profondeurs. Quelles qu’elles soient. De se connaître intimement. C’est accueillir ses ombres et ses lumières. Et décider d’en faire une force. Tisser ce lien à soi, c’est pouvoir tisser ensuite un lien aux autres profond.
Et je crois que ce verbe “tisser”, dans le contexte de nos sociétés, prend une dimension d’urgence. De nécessité face à l’indifférence. De plaidoyer pour un monde plus juste, plus humain, plus respectueux de l’individu dans sa singularité.
Tisser ce lien à l’autre, c’est accorder son attention. C’est écouter de toutes ses forces. C’est offrir un sourire. C’est tendre une main.
Tisser, c’est se nourrir de cette relation à l’autre pour grandir. Et toujours se souvenir. Tisser contre l’invisibilisation.
Tisser contre le mépris.
Tisser contre l’oubli.
Cyril Dion dit dans Demain qu’il est urgent de “Construire du sens, de l’enthousiasme, des histoires qui parlent aussi bien à nos intelligences qu’à nos cœurs.”
Je crois qu’il est urgent d’aller à la rencontre de soi pour mieux aller à la rencontre du monde. D’explorer cette toile en soi pour donner du sens ensemble.
Inspiration 💡
Si vous avez envie d’approfondir cette réflexion, je ne peux que vous recommander la lecture de cet essai du philosophe Abdennour Bidar: “Les Tisserands”: une lecture pas toujours facile mais qui fait réfléchir
Pour une lecture toute douce en cette saison hivernale, si vous ne l’avez pas déjà lu, je vous invite à vous plonger dans “Ensemble, c’est tout” d’Anna Gavalda parce qu’ensemble, ces cabossés de la vie vont s’aider à se relever et à se réparer. Et ça, ça fait du bien!
Notre vie, la plus belle des œuvres d’art 🖼
Tisser est un verbe que j’ai proposé lors d’une séance au sein de l’école
Ecriture Alternative.
Un verbe que nous avons observé à travers une statue de la fameuse Pénélope. Un verbe ressenti. Un verbe dont nous avons écouté les échos, savouré les nuances. Un verbe avec lequel nous avons joué. Un verbe qui nous a parfois résisté mais un verbe qui nous a offert une myriade de surprises sucrées-salées.
Un verbe savoureux à n’en pas douter.
Un verbe qui nous a inspirées. Car nous sommes toutes des tisseuses. Tous des tisseurs. Les tisserands de nos vies.
Extrait du texte écrit par Guillemette Silvand, photographe et artiste toulousaine de talent, lors de cette séance:
“Je suis une tisseuse
Je tisse ma vie, choix après choix, acte après acte pour rester libre
Je m’interroge et me questionne sur ce besoin extrême de liberté
Toujours envie de changement
De poser un regard différent
Je tisse le mouvement de la vie
Je suis une tisseuse qui tisse les liens dans la joie
Qui réunit des femmes étonnantes
Qui allège des carapaces et des masques
Je connecte les gens à eux-mêmes et aux autres
Je crée de boucles et des cercles
Des dentelles de partage
Des ponts de soutien
Je tisse la grâce de l’humanité.”
Pour retrouver Guillemette sur les réseaux:
https://www.linkedin.com/in/guillemette-silvand/
https://www.instagram.com/guillemette.silvand/
La plume est à vous 🖋
Pour écrire au son de ma voix
Et sinon en version texte:
Je vous propose aujourd’hui de tirer le fil de vos mots et de vous laisser surprendre par ce qui va surgir. Imaginez une pelote de laine que vous allez dérouler, tout doucement. Vous la saisissez avec ce premier mot: “tisser”. Ce mot en appelle un autre. Ce second mot en appelle un autre… et ainsi de suite. Ne réfléchissez pas. Laissez les mots venir à vous. Les mots se déposent au fur et à mesure que vous dévidez cette bobine. Vous pouvez dessiner un fil puis venir y déposer vos mots. Je vous invite à écrire entre 15 et 20 mots pour avoir suffisamment de matière pour ensuite vous en nourrir et vous en inspirer pour écrire un texte. Votre texte.
Je commence:
J’écris comme je tisse une toile
Fil après fil
Fils de soie
Fils de moi
Mot après mot, je tisse le mouvement de la vie.
Douceur de la vie qui vient
Cri de la vie qui s’en va
Je tisse les cœurs en apesanteur et les corps en couleur
Je tisse les sourires en plein jour et les caresses en retour
Je tisse comme je suis
Fils d’émotion à fleur de toile
Fils de tendresse à fleur de page
Je tisse. J’écris. Avec la confiance des livres à venir.
A vos mots. Prêts? Partez! Laissez-vous porter. Faites-vous confiance. Vos mots ont tant à vous partager. A vous révéler.
Ecrivez, vibrez, vivez!
A bientôt
Sandrine ❤
Cette édition est gratuite, vous pouvez soutenir ma lettre “Un temps pour soi” avec quelqu’un qui a besoin de s’accorder une pause et de se reconnecter avec ce qui fait sens pour lui. N’hésitez pas à partager pour m’aider à diffuser le plus loin possible l’importance de nos mots. De tout cœur, merci! 🙏
Merci pour cette magnifique newsletter.
Tisser, un mot magique. Moi qui rêve d'avoir un métier à tisser. Les mots permettent déjà de tisser des liens avec autrui et l'invisible. Alors, je tisse et je propose mes tissages à l'écoute.
Merci de présenter des motifs su inspirants dans ton infolettre (comme disent les cousins canadiens).
Sophie 🐿️